J’entame cette semaine un nouveau temps de la résidence dédié au retour sur les photographies produites jusque-là. L’enjeu est de présenter aux personnes avec lesquelles j’ai travaillé, les images faites dans les autres institutions, afin de susciter des envies de rencontre. Je retourne donc à l’ehpad, à la mas, au Foyer de Vie et chez des bénéficiaires de Lot Aide à Domicile. N’étant pas venue depuis plus de deux mois, ce sont des retrouvailles à chaque fois. Comme je n’ai pratiquement plus de prise de vues à faire, j’ai tout mon temps pour discuter avec les personnes. Les photographies montrées font ressurgir des souvenirs liés à l’enfance, à l’activité professionnelle antérieure, aux proches décédé·es. Je passe parfois plusieurs heures à échanger avec les personnes sur leur lieu de vie, le souvenir de leur vie passée. Je commence par montrer les photos faites ensemble, puis, je présente les images faites auprès des autres personnes. Ce sont ces images d’un ailleurs qui amènent à des projections temporelles : vers la maison quittée récemment ou bien vers l’institution dans laquelle on finira peut-être ses jours. Mais parfois, j’ai la surprise que des personnes se reconnaissent entre elles : une habitante de la Mas reconnaît le Foyer de Vie où elle a vécu ainsi que certaines résidentes avec lesquelles elle a cohabité ; un autre, les 47 habitant.e.s du village où il a grandi ; certaines bénéficiaires de Lot Aide à Domicile ont également plusieurs connaissances de Castelnau-Montratier qu’elles identifient sur les photographies faites à l’Ehpad. Il en est de même pour des habitant·es de l’ehpad connaissant des personnes accompagnées par Lot Aide à Domicile. La plupart des personnes étant originaires de Castelnau-Montratier, elles ont eu l’occasion de se côtoyer au café, à la pétanque, dans les commerces, etc.
Malgré cela, dès les premiers échanges, je sens que les rencontres prévues les semaines à venir ne pourront pas être possible avec tout le monde : je ne peux pas envisager d’amener des personnes vivant en institution visiter des personnes chez elles alors qu’elles n’ont plus de maison, je ne peux pas non plus faire venir des bénéficiaires de Lot Aide à Domicile à l’ehpad alors qu’elles refusent de vivre en institution. Les croisements et rencontres doivent se faire différemment. Si je veux donner la parole aux personnes et les mettre en position d’agir et de faire, je dois me focaliser sur leurs compétences. Pour les personnes âgées, cela passe souvent par l’évocation du passé, donnant lieu au partage de connaissances et de savoir-faire. Mais ce n’est pas le cas des personnes plus jeunes vivant à la mas ou au Foyer de Vie. Quel sujet fédérateur permettrait de donner la parole ou d’amener chaque personne à trouver sa place durant ces rencontres ? Avant même de trouver le sujet, je me projette dans la réalisation d’une vidéo afin de faire une place de choix au son et de filmer des gestes. Mais pour filmer quoi ? J’ai besoin d’avoir un prétexte à faire se rencontrer les personnes, peut- être une question commune pour provoquer la rencontre, même si elle n’a lieu que virtuellement sur la vidéo. Au-delà de la rencontre, du lien social, quel sens cela va avoir pour ces personnes, pour mon travail et pour le projet ? Loris, l’éducateur de l’ehpad avec qui j’en discute, pense à un élément fédérateur qui pourrait faire sens : la nourriture. Cela me semble une excellente idée ! Si le prétexte est la cuisine, je peux plus facilement faire se rencontrer les personnes pour cuisiner ensemble et manger ensemble. Je peux les faire parler autour de la nourriture (que ça soit sur des recettes, sur la confection de repas ou la dégustation) et les filmer. Mon sujet n’est plus le lieu de vie mais une pratique quotidienne à partir de laquelle je vais pourvoir tisser des liens entre passé, présent et futur. Comme il y a plusieurs d’anciens agriculteurs et anciennes agricultrices dans le groupe, l’occasion se présentera sûrement de parler de leur métier.
Je dois maintenant déterminer les modalités de ces rencontres et ma place durant ces temps d’échange.
Malgré cela, dès les premiers échanges, je sens que les rencontres prévues les semaines à venir ne pourront pas être possible avec tout le monde : je ne peux pas envisager d’amener des personnes vivant en institution visiter des personnes chez elles alors qu’elles n’ont plus de maison, je ne peux pas non plus faire venir des bénéficiaires de Lot Aide à Domicile à l’ehpad alors qu’elles refusent de vivre en institution. Les croisements et rencontres doivent se faire différemment. Si je veux donner la parole aux personnes et les mettre en position d’agir et de faire, je dois me focaliser sur leurs compétences. Pour les personnes âgées, cela passe souvent par l’évocation du passé, donnant lieu au partage de connaissances et de savoir-faire. Mais ce n’est pas le cas des personnes plus jeunes vivant à la mas ou au Foyer de Vie. Quel sujet fédérateur permettrait de donner la parole ou d’amener chaque personne à trouver sa place durant ces rencontres ? Avant même de trouver le sujet, je me projette dans la réalisation d’une vidéo afin de faire une place de choix au son et de filmer des gestes. Mais pour filmer quoi ? J’ai besoin d’avoir un prétexte à faire se rencontrer les personnes, peut- être une question commune pour provoquer la rencontre, même si elle n’a lieu que virtuellement sur la vidéo. Au-delà de la rencontre, du lien social, quel sens cela va avoir pour ces personnes, pour mon travail et pour le projet ? Loris, l’éducateur de l’ehpad avec qui j’en discute, pense à un élément fédérateur qui pourrait faire sens : la nourriture. Cela me semble une excellente idée ! Si le prétexte est la cuisine, je peux plus facilement faire se rencontrer les personnes pour cuisiner ensemble et manger ensemble. Je peux les faire parler autour de la nourriture (que ça soit sur des recettes, sur la confection de repas ou la dégustation) et les filmer. Mon sujet n’est plus le lieu de vie mais une pratique quotidienne à partir de laquelle je vais pourvoir tisser des liens entre passé, présent et futur. Comme il y a plusieurs d’anciens agriculteurs et anciennes agricultrices dans le groupe, l’occasion se présentera sûrement de parler de leur métier.
Je dois maintenant déterminer les modalités de ces rencontres et ma place durant ces temps d’échange.