Hortense Soichet choisit de s’intéresser à l’habitat, plus précisément à la relation que les occupants entretiennent avec leur lieu de vie. Pour cela elle procède à des relevés visuels et sonores, par photographie des espaces et sauvegarde des récits que les habitants livrent sur leur domicile.
Ces enregistrements constituent la part visible d'un travail se développant bien en amont de la prise de vue. C'est en effet tout un protocole que sous-tend sa démarche : détermination d'un territoire sur lequel intervenir, rencontre avec les acteurs locaux (mairies, associations, structures chargées du logement...), déplacement sur le terrain, échanges, enfin, par mail ou par téléphone qui mèneront au rendez-vous chez les habitants. Un délai qui lui permet d'entrevoir des aspects du territoire tout en laissant aux habitants le temps de connaître le projet, parfois même de susciter une attente.
Hortense Soichet mène ses projets par territoire. Ainsi s'intéresse t-elle tout autant à des zones périurbaines ou rurales qu'à des quartiers en voie de réhabilitation, l'échelle d'étude variant de quelques rues à plusieurs kilomètres suivant la cohérence du territoire.
Elle cherche à percevoir si les environnements modifient les façons d'habiter. Occupe t-on son espace domestique indifféremment au Fousseret, à Muret ou à Saint-Gaudens ? La relation à son lieu de vie est-elle la même dans un quartier stigmatisé que dans un village ?
Les territoires, auxquels elle s'intéresse, bien que très différents, ont en commun d'être l'objet de bouleversements : urbanisation, réhabilitation, démolition, reconstruction. C'est finalement une mémoire de l'habitat au début du XXIe siècle que préserve l'artiste à travers son travail.
Il y a quelque chose d’ethnographique dans la façon dont Hortense Soichet procède. En menant des campagnes photographiques par territoires, aussi bien ruraux qu’urbains, elle souligne la disparité des habitats. Pavillon individuel versus bâtiment partagé, luxe de l’espace contre l’exigüité, logement choisi contre logement attribué. Cependant, l'enregistrement photographique et le recueil des paroles d'habitants esquissent des façons d'occuper ces lieux plus complexes que ces antagonismes ne le laissent d’abord supposer. Un lieu de vie choisi ne préserve ni de la solitude ni de désagréments, quand des appartements situés dans des zones qualifiées de sensibles semblent des havres de paix, parfois des espaces fastueux.
Hortense Soichet donne ainsi un aperçu tout en nuance des territoires qu’elle investit. Au-delà, et parce qu’elle ne vise ni l’exhaustivité, ni une typologie, ni une conclusion, elle laisse la place à la singularité de chaque lieu et de chaque rencontre.
Texte de Julie Martin, responsable de la Plateforme d’Art de Muret, 2012.
Ces enregistrements constituent la part visible d'un travail se développant bien en amont de la prise de vue. C'est en effet tout un protocole que sous-tend sa démarche : détermination d'un territoire sur lequel intervenir, rencontre avec les acteurs locaux (mairies, associations, structures chargées du logement...), déplacement sur le terrain, échanges, enfin, par mail ou par téléphone qui mèneront au rendez-vous chez les habitants. Un délai qui lui permet d'entrevoir des aspects du territoire tout en laissant aux habitants le temps de connaître le projet, parfois même de susciter une attente.
Hortense Soichet mène ses projets par territoire. Ainsi s'intéresse t-elle tout autant à des zones périurbaines ou rurales qu'à des quartiers en voie de réhabilitation, l'échelle d'étude variant de quelques rues à plusieurs kilomètres suivant la cohérence du territoire.
Elle cherche à percevoir si les environnements modifient les façons d'habiter. Occupe t-on son espace domestique indifféremment au Fousseret, à Muret ou à Saint-Gaudens ? La relation à son lieu de vie est-elle la même dans un quartier stigmatisé que dans un village ?
Les territoires, auxquels elle s'intéresse, bien que très différents, ont en commun d'être l'objet de bouleversements : urbanisation, réhabilitation, démolition, reconstruction. C'est finalement une mémoire de l'habitat au début du XXIe siècle que préserve l'artiste à travers son travail.
Il y a quelque chose d’ethnographique dans la façon dont Hortense Soichet procède. En menant des campagnes photographiques par territoires, aussi bien ruraux qu’urbains, elle souligne la disparité des habitats. Pavillon individuel versus bâtiment partagé, luxe de l’espace contre l’exigüité, logement choisi contre logement attribué. Cependant, l'enregistrement photographique et le recueil des paroles d'habitants esquissent des façons d'occuper ces lieux plus complexes que ces antagonismes ne le laissent d’abord supposer. Un lieu de vie choisi ne préserve ni de la solitude ni de désagréments, quand des appartements situés dans des zones qualifiées de sensibles semblent des havres de paix, parfois des espaces fastueux.
Hortense Soichet donne ainsi un aperçu tout en nuance des territoires qu’elle investit. Au-delà, et parce qu’elle ne vise ni l’exhaustivité, ni une typologie, ni une conclusion, elle laisse la place à la singularité de chaque lieu et de chaque rencontre.
Texte de Julie Martin, responsable de la Plateforme d’Art de Muret, 2012.